Médecine Paléolithique dans les Cévennes et le Vivarais
Les pierres précieuses
Elles sont peu utilisées parmi les remèdes populaires contemporains.
Bien sûr elles ne sont pas à la portée de toutes les bourses.
Olivier de Serres en préconise un grand nombre. « contre la peste, il faut employer : le rubis, l’émeraude, la jacinthe, le saphir, le grenat. L’on portera au doigt de la main gauche, appelé médecin d’autant qu’il répond au cœur ».
Pour arrêter le sang des menstrues il faut porter un collier de corail rouge ou de coralline, ou de jaspe, ou de la pierre hématite.
On retrouve ici les pierres rouges dans les maladies sanguines.
Contre l’avortement il faut porter:
– la pierre de jaspe vert, pendue au cou.
– la pierre de biche, idem (il s’agit de béozard).
– la pierre sardoine liée à la partie supérieure du ventre.
– la pierre topaze et l’émeraude en anneau.
– la pierre d’aimant sous l’aisselle gauche.
– la pierre d’aigle, idem.
Pour la future mère sur le point d’accoucher il faut prendre des poudres et tablettes composées de perles, de deux coraux blanc et rouge, de fragments de pierres précieuses finement pulvérisées.
« Au moment de l’accouchement, il faut déplacer les pierres d’aimant, et d’aigle qui étaient sous l’aisselle gauche, pour les placer sous la cuisse gauche. Là, elles serviront autant à attirer l’enfant dehors le ventre de la mère, comme elles ont fait à l’y retenir étant au côté. »
« Mais aussitôt que la femme sera délivrée, sans tarder lesdites pierres seront ôtées de là, de peur d’attirer en bas la matrice, par une naturelle propriété, que le vulgaire donne à telles pierres, sans en dire pourquoi. »
Dans le Manuscrit A, nous relevons une poudre astringente contre les pertes utérines où se trouve également la pierre hématite préconisée ci-dessus:
cannelle en poudre 1 drachme
pierre hématite 1 scrupule
sucre blanc 2 drachmes
Du XVIe siècle au XIXe siècle les pierres précieuses étaient surtout préconisées pour les maladies des femmes et principalement pour tout ce qui concernait la grossesse, l’accouchement et la délivrance.
Toutefois Olivier de Serres utilise des préparations contenant tantôt du corail rouge, tantôt de la pierre hématite, tantôt des perles pulvérisées pour les maladies des yeux.
Mazon (1885) parle d’une pierre précieuse « tirée des ruines d’Alba, assez semblable aux émeraudes, de 1cm x 1.5cm. Sur l’une des faces a été burinée une main tenant une coupe décorée de feuilles de vigne et d’épis de blé entrelacés. Cette pierre passe pour guérir les maux des yeux. On accourt en foule dans ce but chez son propriétaire dénommé Vincent. »