cours n°26 Médecine Paléolithique: les eaux, les sources (suite)

Les eaux pour les enfants noués

A Notre Dame-d’Ay se trouve la source de Prat Perrier qui est l’objet de pèlerinages très importants, de plusieurs milliers de personnes par an. Elle est surmontée d’une statue de la Vierge Marie.Elle est l’objet de plusieurs légendes.

Les trois Belles Dames ( Notre Dame du Puy, Notre Dame de Fourvière, Notre Dame d’Ay) s’y rencontrent le 8 septembre pour s’y rafraichir (Charriè 1968). Ces trois Dames rappelent la triade gauloise que l’on trouve en Bourgogne sous le nom des « trois dames de Vézelay ». Dans les deux cas, il s’agit d’une forme christianisée de trois fées gauloises. Remarquer le chiffre trois.
La basilique voisine aurait été construite là, car une jeune bergère importunée par un homme et voulant lui échapper serait tombée dans le ravin. Au cours de sa chute elle cria « Aïe, aïe, Notre-Dame », à ce moment-là, le rocher s’ouvrit engloutissant l’importun, la bergère étant retenue par un buisson. Or sur ce rocher se trouveraient des cupules préhistoriques.
Une fois de plus, on retrouve des cupules près d’une source sacrée, le tout ayant été christianisé.
Quand on l’invoque, « cette source a la faveur singulière de faire tomber la pluie, comme la fontaine de la forêt sacrée de Brocéliande en Bretagne » (La Laurencie 1933).
Les eaux de cette source guérissent les enfants « noués ».Quelle est cette maladie? S’agit-il de l’autisme, c’est à dire des enfants introvertis, renfermés, sombres?
Dans la basilique se trouve une vierge noire rapportée d’Orient par les Croisés. Les pèlerins viennent invoquer, dans le même temps, la source et cette Vierge Noire.

Les eaux contre les maladies des jambes des enfants

Elles sont à rapprocher des pierres guérisseuses efficaces dans ce genre d’affection, sources et pierres se confondent parfois, l’eau coulant dans ou à côté de cupules préhistoriques.
Ces sources sont toutes sur des lieux sacralisés depuis la plus haute antiquité; elles ont été placées successivement sous le vocable de dieux païens, puis des saints.
A Mercuer, la fontaine Saint-loup coule dans un petit oratoire chrétien qui a été construit au-dessus d’elle.
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Y avait -il à l’origine une cuve préhistorique? L’environnement le laisse supposer. Le nom du village vient de Mercure; sur son territoire se trouvent de nombreuses pierres à empreinte. Surtout le loup, comme nous l’avons dit, était un symbole du dieu Obélio.

Dans cette chapelle se trouve une statue identique à celle de la chapelle Saint-Just-d’Arlebosc: saint Nicolas et des petits enfants dans un bac. Nouvelle réminiscence  de sacrifices de petits bébés?
Cette eau est efficace pour les enfants lents à marcher, malingres. On laissait en ex-voto les bonnets des malades. On y vient toujours et elle est fleurie presque en permanence.

La bonne Font de Saint-Martin se trouve  à Peyraud, elle est tarie depuis 1936 à cause d’une carrière qui se trouve en amont. Le site est constitué de deux filons rocheux, verticaux, parallèles et proéminents, qui descendent de la montagne; entre les deux, un petit vallon de 3 à 4 mètres de large. L’ensemble était propice à des cérémonies religieuses où un « prêtre » officiant sur les rochers dominait une foule éventuelle massée dans la plaine en contrebas.
Sur le rocher de gauche se trouvent trois petites cuves préhistoriques circulaires formant un triangle, la pointe formée par une cupule sur une espèce de marche naturelle, la base formée de deux cupules sur une autre marche naturelle, cinquante centimètres en contrebas.
Sur le rocher de droite, il y a une grande cuve préhistorique pouvant contenir au moins cent litres d’eau dans laquelle coulait la source. Quelques mètres en surplomb une croix de fer a été érigée.
Les quatre bassins sont des empreintes néolithiques. Les trois plus petits sont dits « pieds du cheval de Saint-Martin ».
En mai, se déroulait un pèlerinage qui durait tout le mois. Des documents datant de plus de mille ans le mentionnent.  Au début du XXème siècle on y conduisait « les enfants anémiques, souffreteux, rachitiques, qui ne se décidaient pas à marcher. Une vieille pauvresse, prêtresse attirée du lieu demandait un linge ayant touché l’enfant et le plongeait dans la source. Si le linge flottait elle disait: « il est d’ici ». S’il s’enfonçait elle disait: « il n’est pas d’ici. »S’il était d’ici, il allait vite mieux, et l’on allait au-dessous, sur le chemin, lui faire faire ses premiers pas. S’il n’était pas d’ici, il fallait aller ailleurs. Elle conseillait des onctions avec l’huile de la lampe du Saint-Sacrement de l’église paroissiale de Davézieux » (du Besset 1929).

Saint-Maurice d’Ibie il existe toujours un bassin dans le jardin de Monsieur Arsac où l’on a amené les enfants en pèlerinage jusqu’en 1948. On les baignait et on leur faisait boire de l’eau pour les guérir des maladies des jambes. A proximité se trouve le ruisseau de Barbus (du dieu Borvo).