cours n°27 Médecine Paléolithique: les eaux, les sources (suite)

Les eaux efficaces contre les maladies des yeux.

Elles s’emploient en boissons et en applications locales, en bains d’yeux.
« Au Pouzat, trois fontaines coulent par trois becs dans un bachat. Elles ont chacune une spécialité.
L’une dite sainte Philomène soigne les yeux, une autre apaise la fièvre, la troisième guérit les douleurs.
La tradition attribue leurs pouvoirs à la Sainte Vierge qui au moment de la fuite en Egypte serait venue s’y désaltérer. » (Charrié 1968)
« A Saint-Agrève se trouve une belle fontaine qui coule dans un bassin à ras-de-terre sous une voûte de pierres de taille, voûte qui peut remonter à plusieurs siècles. Elle est surmontée d’une croix, Saint Agrève (ou Agripanus) évêque du Puy au VIIe siècle et son compagnon Ursin furent décapités ici par des « païens » à qui ils reprochaient leur mode de vie. En mourant le saint évêque aurait dit:
« Là où ma tête roulera
une fontaine coulera
qui jamais ne tarira ».

En fait, cette fontaine aurait été l’objet d’un culte celtique aux nymphes.
Cette eau est efficace contre toutes les maladies de la tête, nez, gorge, oreilles et yeux principalement.
On voit le rapport entre l’efficacité et la décapitation des saints (Mazon 1901)

A Usclades se trouve la fontaine de Chaumélias qui soigne les yeux.
De même à Issanlas il y a la fontaine Saint-Clair qui guérit aussi ce genre de maladie.
Les pèlerins jetaient des épingles dans l’eau.(Charrié 1968).
Pourquoi des épingles?
En Bretagne  en plusieurs lieux saints on laisse des épingles en guise d’ex-voto (Dans les fontaines bretonnes on jette des morceaux de faïence colorés et des épingles. « cette bigarrure réjouit les morts, les épingles servent à attacher leurs suaires les nuits d’hiver, car ils se tiennent en cercle autour des fontaines »… (Boiret A. et Perrin O.))

Les eaux contre les maladies de la peau

La chapelle Saint-Martin-de-Galejas, près de Saint-Sylvestre est construite sur une source qui coule dans une pierre à empreinte en forme de bassin.

On accède à cette fontaine par une porte fermant un petit bâtiment extérieur, à l’oratoire proprement dit, qui manifestement est antérieur au bâtiment principal.

Cette chapelle est encore très bien entretenue et sert quelquefois à la célébration de mariages.
Cette source  était réputée guérir les maladies de peau, les boutons, la gale.
« On y trempait les enfants malades. Les pèlerins devaient demander l’aumône dans trois maisons (chiffre 3) pour assurer leur subsistance. En rentrant chez eux, ils devaient distribuer aux pauvres une quantité de pain d’une valeur correspondant au double des aumônes recueillies. Les pèlerins prenaient de l’huile de la lampe de la chapelle voisine pour se frictionner. Ils remplaçaient l’huile sainte par celle apportée de chez eux ». (Charrié 1968).

A Saint-Alban-d’Ay il y a une fontaine Saint-Roch dite Font Bénite, efficace contre les maladies de la peau des enfants et des adultes.
On trempait les vêtements dans l’eau. (Charrié 1968). Il y a peu de temps encore on y allait en procession le jour des Rogations. L’appellation de Saint-Roch laisse supposer qu’au Moyen-Age on y allait pour soigner la lèpre.