cours n°32 médecine Paléolithique: cigales, cloportes, coq, coquilles

Cigales

Elles ne se trouvent que dans le sud du Vivarais.C’est un symbole du soleil, de la joie de vivre. La recherche et la capture de ces insectes sont un amusement pour les enfants. Pour les faire chanter ils leur mettent une paille dans le derrière et les libèrent ainsi. Le résultat est certain quoique cruel.
Il existe deux sortes de cigales plus particulièrement répandues, elles sont de tailles un peu différentes: on distingue les grosses qui ont environ cinq centimètres de long et les petites qui ont environ trois centimètres de long.
Leur usage thérapeutique est basé entièrement sur leur symbolisme. Etant synonyme de soleil, on les emploie dans des maladies dues au froid.
Contre les engelures des mains et des pieds un dicton préconise de faire chanter une cigale. Evidemment engelures et cigales ne peuvent coexister.
Contre la toux on peut utiliser une infusion de peaux de cigales. Il s’agit de la peau de la mue que l’on trouve sur les arbres. On prend trois ou cinq ou sept peaux. Ces chiffres sont essentiels, il est indispensable de les respecter.
A Villeneuve de Berg on conseille d’appliquer de la « merde de cigale » sur les engelures. Il s’agit de faire fondre et couler sur les inflammations de la gomme de cerisier.

Cloportes ou porcelets de saint Antoine

Contre les affections oculaires il faut les avaler entiers (Olivier de Serres).
« Avalés entiers, écrasés pour cataplasme ou réduits en poudre servent dans la jaunisse, le mal de gorge, le mal des yeux. » (Manuscrit M).
On retrouve exactement les mêmes usages dans Olivier de Serres et le Manuscrit M. Les cloportes contiennent du nitrate de potasse. On ne comprend pas bien son efficacité dans les cas ci-dessus, sauf peut être dans le mal de gorge, où il pourrait être un adoucissant.

Coq

Il était employé dans le « remède du poulet » que nous verrons plus tard. En usage vétérinaire nous avons trouvé cette « recette »: « Plumez un coq tout vif. Enlevez toutes les plumes et mettez-le sur le nerf fétu du cheval qui est malade de ce nerf. » (Manuscrit C).
Contre les maladies du poumon, le curé Forestier de Saint-Laurent-les-bains conseillait de s’envelopper dans les plumes d’un coq blanc et blanc uniquement. Il fallait confectionner un collier de plumes et le placer autour de la poitrine.
Pour protéger les enfants de toutes les maladies on les amenait autrefois à l’église de Saint-André Lachamp.. Les fillettes portaient une poule blanche, les garçons portaient un coq blanc.
Le prêtre lisait l’oraison de saint André et faisait baiser la statue du saint.
« La poule blanche ou le coq blanc étaient avec le prix de la messe, l’honoraire de Monsieur le curé. Lorsque le malade ne pouvait pas fournir l’animal, il était fourni par Monsieur le curé. » (Roussel 1933).
Dans les deux premiers emplois on utilise un coq quelconque. Dans les deux autres usages il est bien précisé de couleur blanche. Nous retrouverons ailleurs le pouvoir mystérieux de cette couleur.

Coquilles

Coquilles d’huîtres
Nous les verrons employées dans une omelette contre la peste. Olivier de Serres les conseille « réduites en subtile poudre, incorporée au beurre frais pour préparer un onguent contre les hémorroïdes ». On trouve exactement le même emploi des coquilles d’huîtres dans le Grand Albert. Pourquoi ? Est-ce à cause du carbonate de calcium qu’elles apportent ? Elles formaient plutôt une couche protectrice, isolante, couvrante.

Coquilles d’œufs
Contre la chute de matrice: « servent à mettre la matrice en son lieu, les cendres de la coquille d’œuf, de laquelle un poussin est sorti. Broyées et mêlées avec le poix, et appliquées sur le ventre. » (Olivier de Serres).
Il semble que ce soit une application de la Théorie de la Signature, la coquille d’œuf étant le réceptacle du poussin, comme la matrice l’est du fœtus.
De nos jours on avale des coquilles d’œufs mélangées avec du citron comme recalcifiant, dans la région de Valvignères en particulier.