Le cerveau, l’intellect et l’émotion
Dans notre civilisation occidentale, on utilise son cerveau sous le contrôle permanent de l’intelligence logique, rationnelle.C’est l’intelligence logique qui a la primauté, celle qui se complaît sans cesse à chercher le pourquoi du comment et nous entraîne dans une stérile ronde sans fin. Or, la perception ultime de la réalité n’est pas le fait du cerveau logique, bien que celui-ci soit indispensable à sa manifestation.
Grâce à l’intellect et à la raison, le cerveau mémorise, analyse et transforme les impressions et les sensations en idées.Grâce à lui également, l’être physique accumule des souvenirs et des expériences qui enrichissent l’acquis (ce qui appartient à l’héréditaire, au génétique), mais il a aussi accès à la connaissance par l’intermédiaire du cerveau limbique, le centre physiologique des émotions.
Car ce qui fait la personnalité se traduit par la pensée et la conscience, mais aussi par les sentiments et les émotions. A travers le ressenti et les émotions s’expriment la vie extérieure et le cheminement intérieur.
Bien équilibrées, toutes les cellules du cerveau qui donne accès au déchiffrage de l’anatomie matérielle et immatérielle, par l’intermédiaire de nos sens physiques mais aussi subtils.
Les deux hémisphères
On sait depuis longtemps que les hémisphères droit et gauche du cerveau ont des fonctions et des facultés complémentaires. A leurs différentes responsabilités dans le contrôle physique et musculaire, ils ajoutent des compétences distinctes dans le domaine de la conscience et de ses processus mentaux.
L’hémisphère gauche, surtout au niveau de néocortex, permet d’appréhender le monde observable. Il est lié au caractère rationnel et constructif de l’être, support essentiel de la pensée analytique, notamment de la logique et du langage.Il participe au traitement des informations de façon structurée et tire satisfactions de l’efficacité du raisonnement logique et de l’exactitude mathématique.Il est incapable de concevoir les choses comme un tout, car il a fait trop d’efforts pour les analyser et les fractionner en minuscules unités d’informations.
Dans la mesure où la conception occidentale de l’intelligence donne le primat à l’enseignement intellectuel, où le cerveau gauche est favorisé, le système éducatif se donne comme objectif essentiel de « réussir dans la vie » mais pas de « réussir sa vie ».
L’hémisphère droit du cerveau est relié à l’affectif, à la perception subjective, à l’intuition. Il est à la base de toutes les dimensions de l’expérience psychique. Centre de la perception sensible, il perçoit l’univers objectif et subjectif comme un tout. Il favorise la conscience du corps et participe au traitement de l’information dans sa globalité et de manière synthétique, ce qui est le propre de l’intuition. Il est à l’origine de la créativité, de l’imagination, de la connaissance intuitive et de la fusion subjective avec la conscience universelle.
La libre communication entre les deux hémisphères du cerveau permet à chacun d’éveiller et de nourrir toutes ses potentialités intérieures. Elle permet aussi à l’être humain d’agir harmonieusement sur des registres différents, selon trois logiques distinctes:
– La logique intellectuelle, par l’analyse d’un fait existentiel. Elle a permis de conceptualiser des lois (le savoir académique). Les courants de pensée de la Renaissance, par exemple, ont donné à l’Occident , puis à l’humanité, un essor particulier sur les plans académique, technique, démographique et social,
– La logique analytique, de caractère quantitatif. Elle revient à tout mettre en équations. Elle agit par dissection des éléments matériels (tout comme la dissection d’un être humain). C’est, malheureusement, la seule méthode qu’utilise la science pour comprendre la vie. A l’extrême, elle devient inhumaine dans ses conclusions.Elle supprime l’interdépendance qui dans toute création constitue l’harmonie divine (une source d’inspiration pour la médecine holistique),
– La logique vitale qui considère toute relation, phénomène ou idée, comme l’effet nécessaire d’une cause.
Ces trois logiques sont sous la dépendance de la conscience, du libre arbitre, des pensées, des sentiments, des émotions, des pulsions qui tracent le chemin de vie en fonction d’un acquis souvent lié à l’éducation ou à l’enseignement. Elles doivent naturellement travailler en inter action et en synergie; Lorsqu’elles sont utilisées de façon harmonieuse, la capacité individuelle de développement et d’action devient considérable.Elles excitent la curiosité scientifique, l’esprit de découverte, l’aptitude au raisonnement, aux mathématiques, à la littérature, à la poésie, à la musique. En un mot, elles permettent de développer à la fois le moi et le soi.
Sans renier ses instincts, mais en sachant les maîtriser, l’homme doit désormais apprendre à harmoniser ses fonctions cérébrales supérieures et inférieures,
à accepter son animalité de base, tout en donnant la place qui lui revient à son intelligence néocorticale. C’est ainsi qu’il atteint, progressivement, une condition humaine supérieure, universelle et spirituelle.