Bézoard
A notre époque on n’en parle plus. Nous avons retrouvé plusieurs formules dans les manuscrits qui préconisent son emploi. Il a été très employé par la médecine officielle.
Le bézoard est une concrétion pathologique qui apparaît dans l’intestin des animaux. Il existe des bézoards chez l’homme, ils sont dus à une maladie psychiatrique.
Les bézoards employés en pharmacie populaire étaient prélevés dans les intestins des caprins sauvages.
D’où provenait le bézoard en Ardèche?
Nous n’avons pas connaissance de sa récolte par les populations autochtones, sauf dans O.de Serres qui parle de la pierre de biche.
Le bézoard « officiel » provenait d’Orient, des Indes où on le prélevait dans le ventre de « chèvres » spéciales qui se dénommaient elles- mêmes Bézoard ou Bézoar. « Ce produit se trouve dans la fiente des chèvres qui broutent un arbrisseau épineux.Il se forme autour des morceaux de ces branches de formes différentes ce qui entraîne des bézoards eux-mêmes de différentes formes. Les paysans en tâtant le ventre de la chèvre connaissaient combien elle porte de bézoard. » (Pomet 1735).
Le manuscrit d’Annonay indique « bézoard en grains 20 à 30, dans un peu de bouillon ou dans un peu de vin. Contre convulsion, rétrécissement de nerf, petite vérole, fièvre maligne, la peste ».
Olivier de Serres conseille la pierre (bézoard) que l’on retrouve au cœur ou aux boyaux ou à la matrice de la biche, contre l’avortement sans indiquer le mode d’emploi.
Cendres
Les cendres animales étaient très employées. Préparées à partir des limaçons, coquilles d’œufs, nids d’hirondelles elles sont riches en carbonate de calcium.
Cervelles
Elles ont toujours étaient auréolées d’un pouvoir mythique, les primitifs mangent encore les cervelles de leurs victimes humaines sur les lieux même de la tuerie. « Contre la colique graveleuse prendre de la cervelle de pie dis$ûsoute dans une décoction de pois chiches, réglisse, anis, persil » (Olivier de Serres). Est-ce parce que la pie a un bec solide capable de casser les petits cailloux ?
» Contre l’épanchement de sang ou le sang coulant du cerveau : cervelles de poulets bues en vin » (Manuscrit M). Il s’agit d’une application exemplaire de la Théorie de la Signature, cervelles pour guérir une hémorragie cérébrale.
Chat
Il y a toute une légende entourant les chats : ce sont des animaux « familiers du sabbat » qui se réunissent en bandes, se livrent à des ébats collectifs en poussant des miaulements qui ressemblent à des plaintes, des soupirs, des menaces. « Les druides brûlaient des chats à la saint Jean dans des paniers d’osier représentant Toutatis (Michel et Clébert 1979). C’est donc un animal inquiétant, mystérieux; son poil est électrique, lance des flammes; ses yeux voient la nuit; il se déplace à pas feutrés; il semble assoupi et soudain il bondit. A la campagne il est souvent considéré comme un braconnier nuisible. Les chasseurs n’ont pas de pitié pour lui et lui coupent la queue quand ils l’ont tué pour toucher une prime des sociétés de chasse.
Le sang de sa queue était employé dans les maladies de poitrine, congestions pulmonaires, pleurésies. On mettait un chat dans un sac tout en laissant dépasser sa queue, on pratiquait une fente, on recueillait quelques gouttes de sang que l’on buvait avec une infusion. Cette pratique était assez répandue dans le Coiron il n’y a pas si longtemps.
Chien
Nous verrons au chapitre des serpents une formule nécessitant l’emploi d’un petit chien à poils roux âgé d’un mois. Dans l’onguent du frère Théodose nous trouvons de l’huile de chien: « une livre d’huile d’olive, demi-livre cire jaune, deux onces savon gras, quatre onces huile de chien, une once de tabac et cinq ou six sols de camphre…On ne dit pas dans les deux cas quelle est l’activité de ces produits canins. » (Manuscrit A).